Le rôle de critique au cinéma
« Critiquons ! Critiquons !... il en restera toujours bien quelque chose ! » Car enfin l'essentiel n'est-il pas finalement d'en parler ? Que le critique se passionne ou s'ennuie devant un film qu'il vient de visionner, c’est le fait de le dire qui est important, ce jugement qui suscitera l’envie du public. Une critique, bonne ou mauvaise, fait partie du « jeu du cinéma », presque de la chaîne de production, pour le film il faut qu’il y en ait une, comme un aboutissement logique de l’œuvre, c’est le quitus d’une première réception avant le « grand bain public ». Celui-ci peut s’interroger alors, se demander pourquoi le critique a-t-il donc été si intransigeant, si méchant, voire si hargneux ; dans tous les cas intriguer, c’est déjà commencer le débat autour d’un film, susciter l’envie. Et le voir permettra ensuite au public d’adhérer à la critique, de la nuancer ou de s’y opposer. Nouvelles riches confrontations en perspectives, cette fois non pas entre le film et sa critique mais entre celle-ci et le spectateur qui maintenant a vu et peut DIRE aussi. Chacun y va dès lors de son critère bien distinct et subjectif. L’œil du public adhère ou discute à celui du critique qui l’a corrompu au préalable. Mais l’essentiel a été fait : intermédiaire entre le spectateur et l’œuvre cinématographique, le critique a déclenché le vrai processus de vie publique du film; car pour celui-ci, dès lors, susciter le débat et les émotions, c’est