Les vignettes de Tadjo illustrent merveilleusement quelques-unes des difficultés inhérentes dans les relations entre les êtres humains. Elle montre qu’il y a toujours un abime entre les gens qui font des obstacles à ce qu’ils se connaissent vraiment. Qu’il soit écrit à la première personne ou à la troisième, chacun de ses tableaux est issu de l’esprit d’un narrateur ou d’une narratrice qui parle de ses propres expériences et, en les racontant, souligne son incapacité de ressentir les sentiments d’un autre. Ça ne veut pas du tout dire qu’ils sont tous égoïstes, mais simplement qu’ils sont humains et donc limités par leur peau. Les relations les plus intimes, celles entre époux ou entre une mère et son enfant, ne sont pas exempt de cette vérité. En fait, les exemples les plus remarquables de cette phénomène dépeintes dans « A vol d’oiseau » ont lieu dans les contextes familials.
Puisqu’il est impossible d’avoir de la certitude en ce qui concerne les vraies pensées d’un autre, il faut les deviner en se servant de l’évidence qu’on peut tirer des expériences divers. Peu de gens disputerait que plus qu’on connaisse quelqu’un, plus qu’on puisse le faire plus précisément. Cependant, Tadjo montre que, après avoir eu un attachement émotionnel avec une personne pendant des années, il est parfois très ardu de changer l’avis sur elle en dépit des preuves d’un profond changement de cœur. La meilleure façon d’arriver à faire face à la réalité des circonstances est une crise qui bouleverse les vieilles modes de penser.
Dès la première histoire, le manque de compréhension est une des sources principales du malheur des personnages. Ici, les deux forces opposantes sont la femme de la maison et la fille avec qui son mari la trompe. L’une ignore une grande partie de l’esprit de l’autre. La fille, étant piégée par sa propre subjectivité, assure la suprématie du désir personnelle sur toutes autres considérations. Si l’on n’est même pas conscient des sentiments d’autres et la