Le rôle du peuple dans les institutions de la ve république
« Le peuple n’a jamais exercé le pouvoir et ne l’exercera jamais » selon Olivier Duhamel. Pourtant la définition même de la démocratie implique le gouvernement du peuple par lui-même et pour lui-même, principe posé par l’article 2 de la Constitution de la Ve République, promulguée en 1958. Dans la conception rousseauiste absolue, la souveraineté du peuple implique même la prise de décision par le peuple. Les citoyens cherchent ensemble la volonté générale. Mais dans la pratique, cette conception est impossible à réaliser.
La Ve République française est une démocratie libérale qui repose sur la souveraineté du peuple, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens. Cette souveraineté est consacrée par la Constitution de 1958, et notamment par les articles 2 et 3. Les citoyens l’expriment par le référendum ou par l’élection de leurs représentants au suffrage universel direct. Les relations entre le peuple et les gouvernants de la Ve République sont donc organisées dans un régime représentatif, c’est-à-dire un système d’institutions dans lequel le peuple n’intervient pas dans le jeu politique. Il choisit ses représentants, rassemblés dans un parlement. Mais, même si la source de souveraineté est réputée se trouver dans le peuple, même si le principe de la souveraineté nationale ou populaire est affirmé, le peuple délègue cette souveraineté en chargeant des représentants élus de participer en son lieu et place à l’action politique quotidienne. Le gouvernement du peuple par lui-même est en fait un gouvernement du peuple par ses représentants. Par quels moyens le peuple, détenteur de la souveraineté d’après la Constitution de 1958, peut-il donc l’exercer ? Si la Constitution de 1958 dispose que le peuple est le détenteur de la souveraineté et qu’il l’exerce grâce au referendum et aux élections (I), la représentation du peuple est relayée par les formations politiques et peut présenter un déficit