Le rôle du poil
Les poils des mammifères ont des fonctions très diverses.
Quand il s'agit de pelage ou de fourrure, la fonction la plus communément admise est celle d'isolant thermique, rendu nécessaire par l'homéothermie des mammifères. On pourra noter que les oiseaux, qui sont le second clade de vertébrés homéothermes, possèdent une structure analogue, la plume, qui remplit cette même fonction. La couleur et les motifs du pelage sont aussi des signes de reconnaissance intraspécifique ou peuvent jouer un rôle de camouflagechez certaines espèces.
Pour autant, il existe de nombreux types de poils, et tous n'ont pas cette fonction. De nombreux mammifères, possèdent sur le museau, à proximité de la bouche de longs poils (les vibrisses) qui ont un rôle sensitif complexe. On trouve des vibrisses notamment chez les Carnivores, et les Rongeurs qui se montrent capables de mouvoir leurs vibrisses dans les trois dimensions, avec des mouvements de protraction-rétraction et des possibilités de torsion (jusqu'à 100 °) qui semblent jouer un rôle important dans l'utilisation des vibrisses comme récepteurs sensoriels, passifs et actifs3. Une expérience a consisté à faire bouger les vibrisses de rats anesthésiés et d'observer la réponse électrique des neurones de premier ordre dans le ganglion trijumeau ; ces derniers présentent un « riche répertoire de réponses, qui ne pouvait pas être déduit de leurs réponses aux stimuli de déviation passive ». Les neurones individuels réagissent différemment selon quatre type événements: mouvement de fouet ou neurone fouetté, contact avec un objet, en mouvement de pression contre l'objet, puis sensation de détachement de l'objet. Le cerveau semble ainsi également être informé sur la position précise des vibrisses et de leurs mouvements4,5,6. Les poils, cheveux et autres phanères semblent pouvoir contribuer à la détoxication de l'organisme (moins que le foie ou le rein), mais significativement pour les animaux qui produisent beaucoup de