LE SILENCE DE L’APPRENTIE

Le choix du silence m’est apparu comme une évidence. Personnellement, c’est ce qui m’a posé le plus de problème lors de mon entrée en F.M. Moi, la bavarde (je me souviens de mes bulletins scolaires!) obligée d’écouter, de regarder, de s’abstenir d’intervenir en loge, de me taire... Cette idée me semblait injuste et lors des première tenues, il m’était difficile de ne pouvoir intervenir sur des sujets qui me touchaient : je bouillais... La parole de l’apprentie ne mérite t’elle pas d’être entendue? Son avis ne peut-il être écouté?...
Petit à petit, j’ai remarqué durant les travaux que musiques, planches, questionnements alternaient avec le silence pour créer une étrange partition. Forte de mon passé de musicienne, j’ai commencé à établir des parallèles... Pause, soupir, et même demi-soupir… En musique, les différentes formes de silence, placées au moment opportun, sont autant de respirations rythmiques participatives de l’œuvre musicale. Il en est de même en F.M. Le silence est une longue respiration.

D’une épreuve imposée, le silence m’est devenu familier, confortable, et c’est librement que j’ai commencé à l’appréhender.
A l’évidence, le silence m’est apparu comme la première discipline initiatique, comme la plus palpable, la plus concrète. En même temps, son corollaire immédiat “l’écoute” se manifestait comme le premier enseignement. Je me souviens une fois les portes du temple closes avoir distillé alors mon silence dans chaque réunion profane, familiale ou professionnelle. Je ne manquais pas de m’étonner et de m’émerveiller de cette brusque évolution. N’étais-je pas déjà sur la difficile voie de la sagesse?...
Pourquoi le silence? A quoi sert-il? Quand commence-t’il? Quelle est sa signification?
Voilà les quelques réflexions que je compte vous transmettre ce soir.

Le philosophe Gurdjieff disait : “Pour être compris d’un autre homme, il ne suffit pas que celui qui parle sache comment parler, il faut que celui qui