Le silence
C’est avec une certaine émotion, et une réelle joie que je vous présente ce midi, le résultat de mon travail. Un travail sur lequel j’ai planché, non sans être animé d’un flot d’incertitudes. Peut être, car la première planche dans la vie d’un maçon et c’est ainsi que je le ressens, prend la forme d’un dépucelage. Se livrer devant une assemblée constituée de mes frères n’est pas chose aisée. Si nous avons quitté le monde profane, et que nous sommes à l’abri de tout jugement de valeur, l’être humain que je suis, se dit que la nature de l’homme, même si elle s’affirme fraternelle, nous pousse parfois intérieurement à ricaner.
Cette petite voix chez certains peut être l’expression d’une éventuelle forme de convoitise, ou s’emploie-t-elle à rappeler notre suprématie, ou encore, cette voix soudain disparait pour laisser place au silence… Un silence qui offre la possibilité de s’ouvrir pleinement à l’autre, sans se laisser dépasser par ses ardeurs, en prenant le temps de la réflexion, celle qui nous caractérise, nous autres FM.’.
Stendhal disait : « Quand tu t'imposes le silence, tu trouves des pensées ; quand tu te fais une loi de parler, tu ne trouves rien à dire. ». J’aurai pu ne rien vous dire, laisser planer pendant une bonne dizaine de minutes, un long silence sur le temple. Quelle aurait été votre réaction ? Culotté ce garçon…, vide cet individu…, fumiste ce type…, un vrai sage… laissons là les spéculations et soyons réalistes. Ce long silence que je vous aurai imposé aurait été une véritable épreuve de force tant pour vous que pour moi, car je ne suis pas parmi vous pour réaliser une quelconque prouesse, ni vous, ici, pour la subir
Le silence, celui qui fait de moi un apprenti, m’a tout d’abord terrorisé, quand les règles de l’obédience me l’ont imposé.
Me taire, ne pas réagir sur l’instant, était et, je le croyais, une forme d’asservissement. Il me fallait donc la fermer et écouter. J’ai