Le silence
Sujet de la planche :
Le Silence
Depuis mon initiation, pendant le déroulement de chaque tenue, il m’a été demandé de garder le silence et aujourd’hui je dois parler du silence. Apparente contradiction de premier abord. Parler et silence deux mots bien antinomiques ma foie et à première vue on pourrait penser que le silence est l’absence de bruit, ce qui me paraît être une définition bien réductrice du silence.
D’ailleurs, ne parle-t-on pas de « silence assourdissant » sous la plume d’un journaliste lorsqu’il évoque une affaire dont personne ne veut parler ? Il s’agit plutôt à ce moment de mutisme que de silence. Tout comme la volonté de garder un secret, le mutisme est l’expression d’une non communication et est à ce titre un signe négatif. Il ferme alors que le silence ouvre, il exprime le refus de transmettre alors que le silence de lui-même laisse la porte ouverte.
En physique, le silence est l’absence de son mais lorsque l’on cherche à se concentrer, c’est justement cette absence de son qui va aider à la concentration. Le profane enfermé dans la chambre de réflexion au début de son initiation, a bien besoin de ce calme à ce moment-là. Enfermé dans la pénombre de cette pièce exiguë, entouré de signes et d’objets inconnus dont la signification lui échappe, créant un sentiment diffus d’inconfort moral, il doit répondre à des questions pointues qui vont lui demander toute sa concentration.
Dans le monde extérieur, la suractivité que nous impose la vie sociale nous empêche de regarder notre réalité intérieure. « Faire le point » expression formulée lorsque l’on veut savoir ou l’on en est, en navigation ou d’ailleurs dans tout autre domaine, matériel ou spirituel, nous impose un arrêt temporaire d’activité car c’est dans le silence que