Le son
Comment expliquer en effet que cet attrait pour les rythmes et les mélodies, qui est d’ailleurs le propre de l’homme, soit universellement partagé, vraisemblablement depuis l’origine de l’humanité? La musique nous plaît, elle nous émeut, elle nous stimule, mais contrairement au langage, elle ne nous procure – apparemment – aucun avantage concret. Au point que l’on peut s’interroger: pourquoi aimons-nous à ce point la musique et comment interagit-elle avec notre cerveau?
La question n’est pas anodine. Non seulement parce qu’elle touche à «la plus belle des obsessions humaines», comme le note Daniel Levitin, le professeur de psychologie cognitive, ingénieur du son et producteur canadien dans De la note au cerveau (Héloïse d’Ormesson). Mais surtout parce que la poser est aussi «une manière de comprendre les mystères les plus profonds de la nature humaine». Un air qu’entonnent désormais un nombre croissant de spécialistes des neurosciences et de psychologues et que reprend en écho l’actualité éditoriale particulièrement riche, ces derniers mois, en livres sur le sujet.
01 Notes et neurones
«La perception de la musique tient du miracle», selon le neuropsychologue Bernard Lechevalier. Dans Le cerveau mélomane de Baudelaire (Odile Jacob), le Français s’émerveille d’abord de «la capacité de l’oreille (chez un sujet conscient) à analyser en permanence le magma de sons ou, si l’on préfère, des vibrations aériennes qui viennent frapper le tympan».
La suite a aussi de quoi laisser coi. Suivant tout un parcours dans le système auditif, ce mélodieux méli-mélo pénètre dans le cortex auditif, d’où il résonne dans quasiment tout