Le sport culture g
Introduction
Entre la naissance de l'acte sportif, accompli par l'homme primitif et les épreuves que des centaines de millions de spectateurs suivent avec passion aujourd'hui, quand ils n'y participent pas, subsiste un fil conducteur que les aléas de l'évolution ne sont pas parvenus à rompre.
« Le sport, a écrit Jean Giraudoux, est le seul moyen de conserver dans l'homme les qualités de l'homme primitif. Il assure le passage de l'ère de pierre écoulée à l'ère de pierre future, de la préhistoire à la posthistoire. Il se pourra, grâce à lui, qu'il n'y ait aucune trace des méfaits de la civilisation. Car le sport consiste à déléguer au corps quelques-unes des vertus les plus fortes de l'âme : l'énergie, l'audace, la patience. » Cette définition, proposée par un écrivain qui savait ce que l'effort physique signifiait, va nous aider à jalonner la route, semée d'étoiles et d'embûches, suivie par l'Homo sapiens jusqu'aux premiers phares de l'humanité, puis nous permettra de cheminer jusqu'à notre époque, en compagnie de ceux auxquels nous devons l'institution sportive, qui ne laisse aucun peuple, aucun État, aucun individu indifférent.
La genèse
Exercices guerriers et jeux sportifs
Le mouvement est naturel à l'homme comme le repos. Très tôt, l'activité physique fit partie de ses préoccupations quotidiennes. Cette animation du corps relevait d'abord de ce que l'on est convenu d'appeler, depuis Darwin, la « lutte pour la vie ». Ainsi l'exercice physique ne fut pas, dans les premiers temps, le « sport » ; le chasseur, qui tuait pour se nourrir, ne songeait évidemment pas à la compétition. Mais, dès qu'il eut assuré sa sécurité et sa subsistance, il chercha et trouva le plaisir dans la répétition gratuite de prouesses qui furent d'abord obligatoires. Un jour, le chasseur, qui tuait pour fournir de la viande à sa famille ou qui fuyait les bêtes sauvages, courut pour son seul agrément, franchit les obstacles naturels, sans