Le statut de citoyen - aristote
Qu'est-ce qu'un citoyen?
Aristote (texte 1 de la brochure)
Avant lui, personne ne se penche vraiment sur la question de la citoyenneté. Il s'est interrogé sur les Constitutions (dont ne reste que la Constitution athénienne). Qui est le citoyen absolu, par rapport aux citoyens « imparfaits »? En grec, citoyen = polites, qui appartient à une cité = polis (micro-communauté fondée sur le parti pris de vivre ensemble). Pour la majorité des Grecs, la vie ne vaut la peine que dans une polis; un homme bon est confondu avec un bon citoyen. (ex avec Alcibiade, qui a trahi sa cité parce qu'il l'aimait trop) Ce qu'Aristote dit, c'est que la définition du citoyen varie selon les cités, selon les régimes et selon les époques. Les démocraties sont plus ouvertes sur les critères de citoyenneté (acceptent les pauvres, les artisans et commerçants...) que les oligarchies par exemple. Difficulté à cerner un statut minimal de citoyen; Aristote procède par élimination (les citoyens ne sont pas des étrangers, pas des jeunes, pas des femmes...) Ainsi, qu'est-ce qui fait le vrai citoyen?
I. C'est un club d'ayant-droit.
1) C'est une minorité.
Dans les cités grecques, la population n'est pas majoritairement composée de citoyens. A Sparte par exemple, les citoyens de plein droit (les Homoioi) étaient une poignée (on parle souvent d'une dépopulation à Sparte, non pas que les terres sont vidées, mais le nombre de citoyens diminue sans cesse). A Athènes là aussi, les citoyens étaient une minorité, sinon par rapport aux hommes libres non citoyens, du moins par rapport aux esclaves: en 431, d'après un discours de Périclès, on peut tabler sur environ 32000 citoyens, pour environ 50000 métèques, et seulement dans la population masculine (puisque les femmes ne peuvent pas être citoyennes); on tournerait donc autour de 340000 personnes, sans compter les esclaves. Autour de 317-307, lors d'un recensement, on compte environ 400000 esclaves, donc bien supérieur aux