Le stoicisme
PETIT RESUME DE LA PHILOSOPHIE STOICIENNE
Les stoïciens recherchent ce qu'ils appellent, comme tous les philosophes de l'Antiquité, le "Souverain Bien", i.e. ce qui est capable de nous donner la plus grande satisfaction, le plus grand contentement, le vrai bonheur, dirions-nous.
Or, si nous plaçons le Souverain Bien dans des objets qui ne dépendent pas absolument de nous (plaisir, santé, richesse, pouvoir, honneur, amour, etc.), nous vivrons forcément dans l'angoisse de ne pas les obtenir, ou dans l'espoir angoissé de les obtenir, ou dans la crainte de les perdre, etc. Il nous manquera toujours quelque chose (d’où le sentiment – erroné – que le désir est décidément impossible à satisfaire). Ce n'est pas sur cette voie que nous trouverons l'ataraxie, la sérénité. C'est pourquoi rien de ce qui ne dépend pas absolument de nous n'est réellement un Bien. Croire le contraire, c'est se tromper sur la puissance réelle des êtres humains dans le monde, et se préparer bien des déceptions, des crises de désespoir succédant à des enthousiasmes excessifs, bref, c'est se vouer à la ronde des passions humaines habituelles.
La sagesse consiste plutôt à avoir bien compris la distinction entre ce qui ne dépend pas (absolument) de nous et ce qui en dépend (Cf. p. ex. Epictète Manuel I)
Qu'est-ce qui dépend de nous ? Ce n'est pas ce qui nous arrive (de l'extérieur), mais la façon dont nous réagissons à ce qui nous arrive, plus précisément a) nos sentiments et b) nos actions.
a) Pour les Stoïciens, en effet, nos sentiments dépendent en un sens de nous, non pas d’ailleurs de notre volonté, tout au moins au sens où il suffirait de décider de ne pas éprouver tel sentiment pour ne pas l’éprouver, mais de nos représentations, de notre jugement. C’est parce que nous jugeons – à tort – que telle ou telle chose qui ne dépend pas absolument de nous est un Bien que nous sommes angoissés, effondrés,