Le suicide cours
Pourtant Durkheim va montrer que le suicide est un fait social : les individus n’ont pas la même probabilité selon le pays où ils vivent, selon leur âge, leur sexe, leur religion, s’ils sont mariés ou non etc. Il va montrer qu’il y a un niveau d’analyse qui n’est pas celui de l’individu, mais celui de la société qui permet de comprendre ce phénomène et ses variations.
Donc l’enjeu est de montrer que le fait en apparence le plus individuel qui relève le plus étroitement de l'ordre du privé, du psychologique, peut être analysé comme un fait social
Durkheim va commencer par réunir des données sur le suicide, et à élaborer des statistiques sur ce phénomène. Il établit ses statistiques à partir de données tirées de registres de l’état civil, où sont enregistrées les morts, les causes de morts, et des caractéristiques sociales des personnes décédées.
Il procède ensuite en trois temps : tout d’abord il va démontrer qu’il existe des régularités statistiques qui montrent que le suicide n’est pas un phénomène imprévisible, et il va montrer que les facteurs couramment évoqués à son époque pour expliquer le suicide et ses variations, facteurs psychologiques ou biologiques ont un effet quasi nul si on les mesure statistiquement : la folie, la race, l’alcoolisme ou le climat par exemple.
Dans un second temps, il va montrer que d’autres facteurs sont beaucoup plus explicatifs : la religion, le sexe, la situation familiale, le fait d’habiter en ville ou à la campagne.
Dans un troisième temps il va proposer une analyse théorique sur ces variations, qui permet de les comprendre, qui leur donne un sens au regard des évolutions de la société dans son ensemble.
I. le suicide comme fait social
Définition : Tout cas de mort qui résulte directement ou indirectement d’un acte positif ou négatif accompli par la victime elle-même et qu’elle savait devoir produire ce résultat
Acte positif= se tirer une balle dans la tête
Acte