Le suicide
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|Selon Tom L. Beauchamp et Seymour Perlin, les définitions du suicide varient selon les cultures: aucun acte ni aucune omission ne sont |
|considérés comme des suicides, si ce n’est par rapport à une tradition particulière (Ethical Issues in Death and Dying, Englewood Cliffs (N. |
|J.), Prentice Hall, 1978, p. 88). Les différences socioculturelles ont jusqu’à maintenant un impact remarquable sur les définitions même du |
|suicide. Ainsi, dans une société où le suicide est désapprouvé, on tente d’exclure de sa définition toute action susceptible d’être estimée |
|louable. Si le suicide est désapprouvé et si la mort volontaire paraît louable, alors la manœuvre définitionnelle consiste à désigner cette |
|action comme un sacrifice* et non pas comme un acte suicidaire. Une définition trop restrictive est, par exemple, celle qui a été formulée par |
|Halbwachs*: «Tout cas de mort qui résulte d’un acte accompli par la victime elle-même avec l’intention ou en vue de se tuer, et qui n’est pas |
|un sacrifice» (Les causes du suicide, p. 479), ou encore celle du docteur Achille-Delmas: «L’acte par lequel se donne la mort tout homme lucide|
|qui, pouvant choisir de vivre, choisit cependant de mourir, en dehors de toute obligation éthique» (Psychopathologie du suicide, p. 22). Un |
|autre exemple frappant de ce conditionnement culturel est celui de la déclaration de la Sacrée Congrégation pour la doctrine de la foi (1980): |
|«Cependant, on devra bien distinguer du suicide le sacrifice par lequel, pour une cause supérieure — comme la gloire de Dieu, le salut des âmes|
|ou le service des frères —, on offre