Le surréalisme
Tout au long des années vingt et trente, le mouvement fleurit et s’étendit depuis son centre, Paris, vers d’autres pays. Breton dirigeait le groupe de façon plutôt autocratique, consacrant de nouveaux membres et excluant ceux avec qui il était en désaccord, dans un effort pour maintenir l’objectif sur ce qu’il considérait être les principes essentiels ou les conceptions fondamentales du surréalisme (des conceptions qui, dans une certaine mesure, évoluèrent au cours de sa vie).
Au début des années trente, le groupe publia une revue intitulée Le surréalisme au service de la révolution (1930-1933). Le communisme attirait de nombreux intellectuels à cette époque et le mouvement flirta brièvement avec Moscou ; mais les Soviétiques exigeaient une complète allégeance et la subordination de l’art aux objectifs de l’Etat. Les surréalistes cherchaient la liberté absolue et visaient à promouvoir une profonde révolution psychologique et spirituelle, non à changer la société sur un simple plan politique et économique. (L’histoire entière de l’engagement politique du surréalisme est très complexe ; il mena à la dissidence et à la formation de multiples factions au sein du mouvement).
Avec l’avènement de la seconde guerre mondiale, de nombreux membres parisiens cherchèrent refuge à New York, quittant Paris pour rejoindre les existentialistes. A la fin de la guerre en 1945, l’expressionnisme abstrait avait détrôné le surréalisme en tant que mouvement artistique actif le plus important du monde occidental. L’ Abstract Expressionism ( « Ab Ex ») s’affirma à partir à la fois de la tradition de l’abstraction (représentée par