Le symbolisme
I) Histoire du mouvement
Le terme « symbolisme » est utilisé pour la première fois en 1886 dans le Manifeste littéraire de Jean Moréas. Le mouvement, avec ses théories et ses dogmes, se place dans la continuité du décadentisme qu'il entend préciser et règlementer, tout en y apposant une appellation plus pertinente. Le Traité du Verbe de René Ghil constitue le deuxième texte fondateur. Charles Baudelaire est qualifié par Moréas de « véritable précurseur » du mouvement. Stéphane Mallarmé, avec les mardis de son salon littéraire, fera figure de chef d'école du symbolisme. L'école symboliste est également identifiée au « vers-librisme », nouveau mode d'expression poétique (en vers libres) fondé par Gustave Khan.
Renié par ses propres fondateurs, le mouvement s'éteint, miné par une crise interne de valeurs, à la fin du 19ème siècle. S'il meurt dans son pays natal, il s'exporte à l'international et en particulier en Angleterre (Oscar Wilde), en Belgique (Rodenbach), en Russie (Balmont, Blok, Brioussov), en Amérique latine et même au Japon.
II) Définition du symbolisme
Le mouvement symboliste naît d'une volonté de rupture avec le naturalisme et la poésie parnassienne. Il se construit en réaction à la vision matérialiste de l'époque qu'il rejette pour y opposer une expression du sens caché de l'univers à travers le symbole. Le symbolisme s'inscrit comme un renouveau de l'idéalisme, où le poète, l'écrivain ou l'artiste est investi d'une mission sacrée ou mystique.
Au lieu de décrire objectivement ce qui paraît être, il s'agit désormais de suggérer et d'évoquer par allusions le mystère du monde « masqué ». Pour Moréas, le symbolisme doit « vêtir l'idée d'une forme sensible ». En poésie, cette aspiration se traduit par la création du vers libre, le foisonnement de