Le Syndicalisme Que Be Cois Au 20e Sie Cle
Après la Deuxième Guerre mondiale, le Québec connaît une nouvelle vague d'industrialisation et une hausse du niveau de vie menant au plein emploi, ce qui permet aux syndicats d'espérer une plus grande reconnaissance et l'augmentation de leurs effectifs. Le mouvement syndical des années 1950 veut occuper une plus grande place sur l'échiquier social québécois. Les employeurs, par contre, s'opposent à la montée du syndicalisme et ils sont fortement appuyés par le gouvernement de l'Union nationale de Maurice Duplessis (1890-1959). Afin d'attirer les entreprises étrangères au Québec, Duplessis veut offrir aux investisseurs potentiels un climat social propice et stable, en plus de ressources naturelles et humaines à bon marché. Cette conjoncture sera l'origine des turbulences syndicales de la seconde moitié du 20e siècle.
Le premier affrontement majeur se produit à Asbestos en 1949. Devant le refus de l'employeur new-yorkais d'augmenter les salaires, d'éliminer les poussières d'amiante et d'établir un système de cogestion de la compagnie, les 5 000 mineurs de la Canadian Johns-Manville votent unanimement en faveur de la grève illimitée et excluent le recours à l'arbitrage. Maurice Duplessis considère cette grève illégale, tandis que Jean Marchand (1918-1988), porte-parole des grévistes et secrétaire général de la CTCC, l'affirme légitime. étant donné la partialité de l'arbitrage. Dès le début du conflit, plusieurs prêtres catholiques, dont l'archevêque de Montréal, Joseph Charbonneau (1892-1959), accordent leur appui aux grévistes en organisant un système de collecte de fonds et de denrées alimentaires. De nombreux affrontements ont lieu entre les grévistes et les policiers provinciaux - que le premier ministre Duplessis contrôle par l'entremise de son influence sur le directeur de la police, Joseph-Paul Lamarche. Le conflit, qui dure quatre mois, est alors le plus long qu'ait connu le Québec. La grève d'Asbestos n'apportera que