Le taoisme dans les romans de francois cheng
Tao Hanwei
English Abstract
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This study aims to analyze the way Taoism appears in the novels of François Cheng, Le dit de Tianye and L’Éternité n’est pas de trop, as their major theme. A writer from China, Cheng uses French as his language of creation. As a well-known French writer, he owes nevertheless his inspiration to his native culture. He emphasizes Taoism in particular, to which he refers constantly in his novels where such fundamental Taoist conceptions as return, dialogue, and metamorphosis play a crucial role in the development of their plots. They are thus characterized by Taoist esthetics. On another level, this esthetics reminds one of the biography of Cheng himself as an artist in exile who has lived these great Taoist themes of return, dialogue, and metamorphosis. ____________________________________________________________
_ Introduction : la voix, le passé et l’écriture
Le passé n’est jamais vraiment passé. Il ne peut l’être non plus. François Cheng est l’un des écrivains obsédés par le passé, l’un des écrivains en mesure de le ressusciter. Dans Le dialogue, il révèle, pour la première fois, à ses lecteurs quelques épisodes de son passé personnel avec une nuance autobiographique. D’origine chinoise, il entreprend d’abord ses études d’anglais à l’Université de Nankin, puis, bénéficiant d’une bourse, décide de faire ses études en France (Cheng, Le dialogue, 26-27). Là, selon lui, c’est le commencement “[d’]un demi-siècle de tâtonnements, de perditions, de relèvements, de fulgurantes joies mêlées de larmes, d’indicibles ravissements toujours sur fond d’inquiétude, de tremblements. . .” (28). Cette cinquantaine d’années d’une existence aigre-douce est, en un certain sens, due aux bouleversements suscités par le changement de régime dans son pays natal et aux perturbations ultérieures radicales, causées par les