Le temps dans fin de partie, samuel beckett
Nous pouvons commencer en rappelant que cette pièce n’a pas une construction classique. En effet, nous ne trouvons pas de scène d’exposition, de nœud, ni de dénouement. Rien de la pièce ne sert à faire progresser l’intrique, si nous pouvons dire qu’une intrigue existe, il n’y a aucune d’action ni de péripétie. Dès le début de la pièce, une forte tension entre les personnages nous est dévoilée, que nous retrouvons sans cesse au cours de l’œuvre. Cette tension est liée à un seul argument que l’on pourrait qualifier d’intrigue; Est-ce que Clov finira par quitter Hamm? Cette seule question qui trouvera peut-être une réponse à la fin de la pièce crée un effet de suspension du temps, tout est ralentit, le temps du récit n’a plus lieux d’être. De plus, le temps n’est presque pas nommé dans Fin de Partie, mis à part les allusions à la météo (page 41) et la réplique de Nell «il faut vivre avec son temps». Le mot temps est utilisé dans les didascalies «(un temps)», il y en a presque 400 dans toute la pièce, ils sont présent pour rythmer les silences. Malgré cela, les personnages évoquent souvent l’écoulement du temps, il y a de léger repère d’avancée; la pénurie se poursuit, Nell meurt, les corps se dégradent petit à petit, Clov voit de moins en moins (page 51), et ils perdent leurs cheveux, leurs dents… (page 23) Fin de Partie est une pièce au présent, le temps supposé de la vie des personnages. Nous remarquons la présence du passé, du présent et du futur. En ce qui concerne