Le temps
« Maintenant », ça y est ! Nous y sommes ! Mais ça veut dire quoi : maintenant ? Déjà là, ça continue. Est-ce vraiment du temps ? Ce n’est pas le « présent ». Mais le présent ? Un point entre le « passé » et « l’avenir » ? Le présent se déplace, ça n’arrête pas et ça augmente le passé et l’avenir, en même temps.
Mais le « maintenant » est-il du « hors temps » ? Immobile entre deux chronothèses ? A moins que ça se rapproche du « parfait » ?
Alors, déjà … Mise en relief qui ressemble à de l’ « historial » … On doit être tissé de temps. Tout s’y réfère, à moins d’être dans une destructuration schizophrénique…
Et ce qui se passe, existentiellement, n’est-il pas de l’ordre du « futur antérieur » ? Certainement, peut-être.
Mais déjà – « déjà » ! – il faut « décider ». La décision ? Ou plutôt le « décisoire », au niveau d’un aoriste impossible à colmater. Mais cette sorte de décision est-elle individuelle ? Collective ? D’où déjà cette dimension « institutionnelle », comme on le dit bizarrement. Ça fait « coupure », avec de l’avant et de l’après. Fantasmagorie du temps ! Heureusement que là –encore- il y a le maintenant. Une sorte de « hors-temps » ? Une variable universelle, entre l’infini et le ponctuel, mais qui s’affole dans l’existence psychotique. Illusion de « présent » et débordement de « l’attente », entre le zéro et l’infini. Le « rien », catégorie existentielle qui « reste » de l’effondrement du monde. « Fin du monde », brutale ou insidieuse, « collapsus de la transcendance » comme le disait François Tosquelles. Les « événements » se diluent, disparaissent. Il n’y a plus de « transpassible » comme le dit Henri Maldiney à propos de la schizophrénie.
Il faut affronter l’ennui. Supporter l’ennui avec l’autre, comme me le disait Hélène Chaigneau. Exercice discret sur « l’avec » ! Et « prendre » son temps, comme ça se dit bizarrement. Exercice de patience ? Comme dans un des « discours religieux » de Sören Kierkegaard à partir d’une phrase de