Le terrorisme nucleaire
Le leadership américain a décidément de beaux restes. Il suffisait pour s'en convaincre d'observer l'empressement avec lequel quelque 36 chefs d'État et de gouvernement et dix autres délégations étrangères se sont pressés mardi autour d'un Barack Obama souriant et concentré, à l'ouverture des travaux de son sommet sur la sécurité nucléaire. Pendant deux jours, le président des États-Unis a transformé Washington en capitale du monde pour une rencontre internationale sans précédent destinée à conjurer le spectre d'attentats nucléaires terroristes. Il n'a pas ménagé ses efforts pour dramatiser les enjeux et convaincre les participants que la perspective de bombes sales tombant aux mains d'organisations comme al-Qaida «est aujourd'hui le plus grand danger menaçant la sécurité du monde». Même si la prolifération nucléaire n'était pas nommément au menu de la rencontre, il a tenu aussi quelque treize tête-à-tête bilatéraux avec nombre d'États susceptibles de poser problème, comme l'Inde ou le Pakistan, profitant de l'occasion pour presser la Chine et la Turquie, membres du Conseil de sécurité, de rejoindre le principe de sanctions contre l'Iran.
Al-Qaida cherche des matériaux nucléaires
Dans la grande salle bleue où une immense table ronde avait été dressée au centre de conventions international, le président américain a rappelé qu'il suffirait «d'une petite quantité de plutonium pas plus grosse qu'une pomme pour tuer des centaines de milliers de personnes», avant d'engager ses hôtes à organiser une réponse collective. Les efforts américains ont débouché en fin de journée sur la signature d'un document contenant l'engagement de tous les États participants à sécuriser d'ici à quatre ans matériaux fissiles et armes nucléaires, en renforçant notamment le rôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique, qui devrait être dotée de moyens