Le Th Tre Et La Critique De La Guerre
Jean Giraudoux, La guerre de Troie n'aura pas lieu (1935)
Objectif : Étude d'une scène de dénouement où le théâtre propose un discours sur le réel.
Présentation de l'œuvre :
Dans La guerre de Troie n'aura pas lieu, Giraudoux propose en 1935 une lecture actualisée du mythe antique. Peu de temps avant le déclenchement du conflit mondial, la pièce comporte, notamment dans son dénouement, une forme de mise en garde du théâtre adressée au monde. La relecture du mythe se conjugue donc ici avec un propos d'actualité immédiate. En 1935, Giraudoux, comme de nombreux intellectuels, semble s'apercevoir que la guerre approche. La guerre de Troie n'aura pas lieu est une pièce qui entend donc offrir une vision théâtrale de l'actualité. Or, pour cela, Giraudoux a choisi de représenter sur scène un mythe guerrier : la guerre de Troie. Le choix de héros de l’Antiquité s'explique ainsi par celui d'avoir représenté un symbole de la guerre, plutôt que la guerre elle-même. Cet extrait final de la pièce de Giraudoux est caractérisé, jusqu'au bout, par une issue incertaine. Cinq retournements de situation ont successivement lieu, orchestrés par Oiax, par le javelot d’Hector, et surtout par Demokos.
Lecture analytique : I. Un dénouement tragique 1. Cet extrait final de la pièce de Giraudoux est caractérisé, jusqu'au bout, par une issue incertaine. En effet, l'issue semble plutôt pacifique, jusqu'au comportement scandaleux d'Oiax (l.10 à 29) qui menace de se faire tuer par le javelot d’Hector, ce qui aurait pour conséquence immédiate la guerre. Pourtant Oiax se résigne et quitte la scène, laissant ouverte la possibilité d'une paix (« Hector, baisse imperceptiblement son javelot », L30). Mais Demokos survient, dans le camp troyen et entonne le chant de guerre...qu’il n'a pas le temps de prononcer puisqu'il est tué par le javelot d’Hector, qui se pose à nouveau, en protecteur de la paix. C'est finalement la dénonciation calomnieuse d'Oiax par