Le thème de l'illusion dans l'illusion comique
L’illusion (du latin illudere : se jouer de) est une interprétation erronée d’une donnée sensorielle : un mirage, une vision, un trompe-l’œil.
Dans cette œuvre, l’illusion se traduit par le fait que l’erreur est toujours possible, Corneille cherche ainsi à surprendre le spectateur. Les personnes se trompent et sont trompés, sur eux et sur les autres. La pièce est basée sur des apparences trompeuses: les repères de temps et d’espace ne sont pas définis.
I) Une atmosphère de mensonge
II) Le temps et le lieu indéfinis
III) La frontière entre réalité et fiction
I) Une atmosphère de mensonge
A travers les nombreux mensonges présents dans cette œuvre, l’illusion est entretenue.
En premier lieu Clindor, personnage principal, dissimule son identité sous un pseudonyme « Il a caché son nom en battant la campagne et s’est fait de Clindor le Sieur de la montagne » (v.206).
Matamore, un capitan gascon et personnage mythomane, se vante de prouesses fictives à chacune de ses apparitions. Son valet l’entretient dans le récit de ses aventures ainsi qu’Isabelle. Tous deux prétendent l’admirer.
Lyse, la servante d’Isabelle, décide de séduire le geôlier de Clindor afin de le libérer, elle use donc, elle aussi, de subterfuges pour arriver à ses fins : « Des yeux et du discours flattant son espérance, D’un mutuel amour j’ai formé l’apparence. » (v. 1073)
Après le monologue de Clindor à la scène 7 de l’acte IV, qui révèle la grandeur du héros qu’il incarne et son amour fidèle pour Isabelle, le geôlier lui annonce qu’il sera exécuté la nuit même. Il s’agit à nouveau d’un mensonge, qui a pour but de garder secrète son évasion.
Tous ces mensonges révèlent différents aspects des personnages : Clindor est-il le valet dévoué de Matamore ainsi qu’un amant fidèle pour Isabelle ? Lyse est-elle véritablement la complice des amants ou leur ennemie ?
Ils ne trompent pas seulement le spectateur mais davantage eux-mêmes.
La haine de