« Le théâtre de beckett, c’est les pensées de pascal revues par les fratellini ».
Sujet I :
Samuel Beckett est un auteur du 20ème siècle appartenant au théâtre de l’absurde. La confirmation publique de son génie théâtral se fait avec Fin de partie, pièce jouée pour la première fois à Londres en 1957. Cette pièce s’ancre dans un contexte de guerre mondiale qui se ressent clairement à travers l’atmosphère apocalyptique créée par Beckett, dont les œuvres sont uniques. Jean Anouilh a ainsi déclaré : « Le théâtre de Beckett, c’est les Pensées de Pascal revues par les Fratellini ». Mais comment interpréter cette citation ? Comment une œuvre peut-elle être comparée à deux univers si radicalement différents ? C’est la question à laquelle nous tenterons de répondre au cours de cette étude en commentant et en discutant cette citation. Nous opposerons dans une première partie l’œuvre de Pascal aux Fratellini et à Beckett afin de pouvoir procéder au commentaire de cette citation. Nous verrons par la suite en quoi Fin de partie se rend semblable aux Pensées de Pascal ainsi qu’au jeu des Fratellini par la notion de farce tragique. Enfin, dans une dernière partie, nous nous intéresserons à la question du sens propre aux Pensées de Pascal, aux Fratellini et à Fin de partie.
Afin de pouvoir procéder au commentaire de cette citation, il est nécessaire de présenter l’œuvre de Pascal ainsi que celle de Beckett et des Fratellini. Par ses Pensées, Pascal manifeste son désir de convaincre l’homme de la nécessité de la religion, désir qui ne peut être mieux illustré que par la structure de son œuvre : effectivement, cette apologie est constituée de deux parties nommées Misère de l’homme sans Dieu et Félicité de l’homme avec Dieu. A travers cette œuvre, le philosophe cherche à montrer que l’homme n’est que vanité et que la religion est l’unique chemin (chemin obstrué par les désirs et les choses matérielles) vers la vérité et, par conséquent, vers le bonheur. Ses Pensées sont donc marquées