Le totalitarisme chez hannah arendt
La présente fiche se propose d'examiner et de discuter la théorie du totalitarisme que développe Hannah Arendt dans “ Les origines du totalitarisme ” publié en 1951. Pour se faire je tâcherai tout d'abord de préciser l'origine et les différents usages du mot, puis je retracerai brièvement la vie de l'auteur, puis je présenterai l'œuvre qui nous interresse suivie des trois questions fondamentales que la thèse d'Arendt succite, enfin jéxaminerai la critique que R. Aron adressa à H. Arendt.
L'origine du mot
Le mot totalitarisme nous vient de Mussolini qui, sensible à la faiblesse de l'unité de l'Italie du début du siècle, le forgea pour exprimer ses intentions politiques, soit la constitution d'une nation forte et unie et le développement de son corollaire l'État. Pour que l'État créateur de la nation soit fort, il faut, d'après Mussolini, lutter contre ce qui en fragilise l'unité, à savoir l'individualisme, l'égoïsme et l'égocentrisme. Ainsi pour Mussolini, l'avenir de l'Italie passait par la réaffirmation de la primauté du tout sur la partie et plus spécifiquement la primauté de l'État sur l'individu.
“ Pour le fascisme, écrit Mussolini, tout est dans l'État et rien d'humain ou de spirituel n'existe et encore moins n'a de valeur en dehors de l'État. En ce sens le fascisme est totalitaire, et l'État fasciste, la synthèse et l'unité de toutes les valeurs, interprète, développe et donne pouvoir à tous les aspects de la vie d'un peuple ”[1].
L'idée de totalitarisme est donc née de la perception d'un conflit entre le tout et les parties qui le composent, entre les intérêts particuliers et l'intérêt général. Selon la doctrine fasciste, la nation a une âme, elle n'est pas une simple addition d'individus. Elle leur est supérieure et doit les amener au meilleur d'eux-mêmes, elle doit les pousser à dépasser leurs limites par l'exaltation de l'idéal que constitue le mythe de la nation. Comme le fascisme, la