Le trafic d'influence
La qualification des délits contre l'éthique est universelle. Ce qui change d'un pays à l'autre, ce sont les détails des articles, certes, mais surtout la volonté de la société de lutter et de faire pression sur les pouvoirs politique et judiciaire pour qu'ils usent des instruments qu'ils ont à leur disposition (avec une comparaison entre les droits marocain et français du fait que notre droit s'inspire directement du droit de l'ancienne puissance colonisatrice). Rappelons qu'en 1996, la Banque Mondiale a inscrit la lutte contre la corruption comme un principe premier sur la base duquel elle engage ses opérations de soutien au développement (www.leconomiste.com). - La corruption: Sont concernés aussi bien les employés du secteur public que ceux du privé; sont visés aussi bien le corrupteur, celui qui propose, que le corrompu, celui qui accepte. Le droit marocain, comme le droit français, distingue la corruption active (art. 251 du code pénal) de la corruption passive (art. 249 du code pénal). La corruption passive va souvent avec le trafic d'influence.- Le trafic d'influence: Ce délit vise la personne qui intervient dans un processus où elle n'a pas le pouvoir de satisfaire le demandeur, mais seulement le pouvoir d'influencer celui qui va satisfaire la demande. En France, le trafic d'influence est retenu contre les personnes qui mettent en relation, mais à condition qu'elles en tirent bénéfice, mais la notion de bénéfice est en train de s'étendre. Le trafic d'influence accompagne très souvent la corruption active et passive. Le droit marocain, art. 250 du code pénal, donne une définition large de l'influence et multiplie la peine par deux si la personne incriminée est un magistrat ou un fonctionnaire public. Le code pénal prévoyait aussi la