Fin de Partie
Le tragique

Le comique et le tragique sont deux registres extrêmement présents dans Fin de Partie. Nous allons traiter ici l’aspect tragique de la pièce qui est omniprésent, mais il est important de noter que ces deux registres fonctionnent ensemble et se complètent. Ils permettent à chacun de faire exister l’autre car en effet le tragique est souvent suscité par une dérision du comique et le comique est souvent une résultante d’une situation tragique tournée en dérision. Nous avons d’ailleurs à la page 31 une mise en rapprochement de ces deux registres dans l’expression de Nell : « Rien n’est plus drôle que le malheur ». Nous nous sommes donc interrogé sur toutes les composantes de l’aspect tragique de la pièce de S. Beckett.

La dégoûtation de la vie

A) La déchéance des corps

Il y a tout d’abord la dégradation des corps qui crée cette dégoûtation de la vie. Notamment au travers du personnage de Hamm qui est très diminué puisqu’il ne peut plus ni marcher, ni voir. Puis ses deux parents, Nagg et Nell qui sont cul-de-jatte et enfermés dans des poubelles. Cette symbolique des poubelles reflète bien une dégoûtation de la vie car c’est très pessimiste, ils sont promis à la mort et sont jetés aux poubelles par la même occasion, leurs corps sont atrophiés par un accident de tandem et ils ne valent même plus la peine d’être soignés, en effet ils n’ont même plus de sciure mais seulement du sable p.30. De plus, cette dégoûtation de la vie s’exprime par des crimes commis par les personnages eux-mêmes, Hamm tue sa mère. Mais ils sont presque tous déjà mort, en effet Hamm dit que « toute la maison pue (déjà) le cadavre » p.63.

B) La dégradation extérieure

De plus, le monde extérieur est en dégradation continue. Tout meurt autour du « refuge », puisque les flots sont de plomb, qu’il n’y a plus de marée, plus d’horizon, plus de mouettes ni de voisins qui sont morts et enterrés. La lumière elle-meême a disparue, chez la mère Pegg d’une part, mais