Le tragique et la tragedie
Deux mots sont suffisants pour caractériser le tragique : le destin et la fatalité.
C'est le fait d'avoir, dans un roman par exemple, un personnage dont le destin est irrémédiable, souvent funeste. Une autre caractéristique d'une « fin tragique » est la mort du personnage dans d'atroces souffrances.
Le tragique mène le protagoniste principal à une fin irrévocable, contre laquelle il va lutter jusqu'au bout mais en vain. Le tragique mêle des sentiments forts et exacerbés par celui qui lutte contre son destin. La passion et la haine se confondent dans une tension qui retranscrit la menace omniprésente de la fatalité, qui tomberait soudainement et accomplirait la destinée.
La tragédie est un genre théâtral dont l’origine remonte au théâtre grec antique.
On l’oppose à la comédie au contraire de laquelle elle met en scène des personnages de rangs élevés et se dénoue souvent par la mort d’un ou de plusieurs personnages. Aristote lui assigne pour but d’inspirer « terreur et pitié ».
La tragédie apparaît à Athènes au Ve siècle av. J.-C.. Elle est représentée dans le cadre des fêtes de Dionysos (fin janvier et fin mars).
Le mot τραγῳδία / tragôidía est composé de trágos, « bouc » et ᾠδή / ôidế, « chant », il veut dire le « chant du bouc ». Mais les raisons d’un tel vocable ne sont pas très claires. La tragédie pourrait avoir été d’abord liée au satyre, compagnon de Dionysos, mi-homme mi-bouc. Cette hypothèse semble étayée par Aristote qui affirme dans sa Poétique que la tragédie est d’origine satirique et légère[1]. Elle soulève toutefois des difficultés : le satyre n’est jamais appelé « bouc » dans les textes grecs et bien peu de choses semblent relier les tragédies grecques conservées et le genre satirique.
Une autre hypothèse a également été formulée : le mot bouc viendrait, non du sujet de la tragédie mais du sacrifice de cet animal avant la représentation. Les sources