Le Travail Collaboratif Dans Les Mains Libres 2 1 1
Objet d'étude : Les Mains libres, Paul Eluard, Man Ray.
Question : "Pour collaborer, peintres et poètes se veulent libres. La dépendance abaisse, empêche de comprendre, d'aimer. Il n'y a pas de modèle pour qui cherche ce qu'il n'a jamais vu. A la fin, rien n'est aussi beau qu'une ressemblance involontaire."
Paul Eluard, Donner à voir, extrait de Physique de la poésie, 1939.
D'après vous, cette déclaration peut-elle s'appliquer au recueil Les Mains libres ?
Dans l'article Physique de la poésie, que Paul Eluard a écrit en 1937 et qu'il a inclu deux années plus tard dans le recueil Donner à voir, le poète pose les jalons de sa démarche poétique. Le poète engage une réflexion sur les enjeux de la démarche collaborative qu'il a pratiquée activement tout au long de sa vie. Le principe collaboratif est un des fondements du surréalisme. Il a été la grande force du mouvement en même temps qu'il l'a fragilisé.
"Pour collaborer, peintres et poètes se veulent libres", affirme Paul
Eluard. Collaborer tout en maintenant un principe de liberté correspond à la dynamique qui a donné naissance au recueil Les Mains libres. C'est ce que nous montrerons. Mais ce principe ne peut se réaliser sans surmonter quelques obstacles. Eluard énonce les écueils du travail collaboratif. Sa réflexion constitue également une mise en garde de ce qui peut faire échouer un travail à plusieurs mains.
Dans cet extrait de Physique de la poésie, Eluard énonce ce qui entrave le travail collaboratif : la "dépendance", la recherche d'un "modèle".
Le travail en couple ou à plusieurs requiert de se sentir vraiment libre, de maintenir un esprit démocratique qui rejaillisse dans l'œuvre créée. Dans son article, Paul Eluard réfléchit aux travers qui guettent le travail collaboratif : l'un ou l'autre des membres du groupe peut prendre sur les autres une trop forte ascendance. Il faut veiller à ce que ne se reforme le traditionnel couple du
maître et de l'élève, de la muse et de l'artiste