Le travail des femmes
Nicolas CAUCHI-DUVAL(1), Ceren INAN(1), Alain PARANT(2)
(1) Institut d’études démographiques, Université Montesquieu-Bordeaux IV, France (2) Institut national d’études démographiques, Paris, France
En 2006, on estimait à 11,7 millions l’effectif de femmes occupant un emploi, contre 13,5 millions d’hommes, soit un ratio de 8,7 femmes pour 10 hommes1. En 1975, ce ratio était de 6 femmes pour 10 hommes2. En trois décennies, la population active occupée française a gagné en parité hommes/femmes. L’augmentation du niveau d’occupation professionnelle des femmes explique en grande partie cette évolution, les taux d’emploi des femmes selon l’âge ayant fortement progressé de 1975 à 20063, mais cette hausse, entamée dès 1970, n’est pas le seul facteur en cause. Le rééquilibrage de la parité hommes/femmes s’explique également par une baisse du niveau d’occupation masculine4. Pour tenter d’apprécier l’évolution paritaire future des actifs occupés en France, on s’est livré à plusieurs simulations. Dans un premier temps, on a testé l’hypothèse d’une constance des taux d’occupation masculins et féminins selon l’âge5. En fixant les taux d’emploi par âge à leur niveau observé en 2005, on a projeté la population active occupée à l’horizon 2050. Cela se traduit par une baisse de la parité de façon linéaire dès 2007. La raison principale d’une telle évolution est l’allongement anticipé du calendrier de la mortalité, qui va induire une prolongation du rapport de 9,5 femmes pour 10 hommes observé à la naissance jusqu’aux âges de l’occupation professionnelle. Ainsi, le seul effet de la modification de la structure par sexe de la population en âge de travailler jouera en défaveur de la parité ; celle-ci se dégradera si la tendance à la hausse des taux d’emplois des femmes s’interrompt ou si les taux d’emploi des hommes ne baissent pas. Quand on élimine cet effet de structure par sexe, l’indice de parité reste stable