Le travail et le bonheur
Les notions de travail et de bonheur n’ont jamais été très éloignées l’une de l’autre. Grace à la notion de succès, un lien peut être établi entre ces deux termes, dans la mesure où le travail peut conduire au bonheur, ou bien inversement que le bonheur peut être le résultat d’un travail qui l’aurait mérité.
Or, le bonheur est-il vraiment le résultat final du travail? Dans cette optique-là, la disparition du travail signifierait-elle un bonheur inconditionnel des humains? Ces questions ont été adressées tout au long de l’histoire, et de manière plus ou moins machiavélique.
Longtemps a été soutenue la thèse que le travail est un obstacle au bonheur pour l’homme. Ceci se voit tout d’abord au niveau des mythes et des textes religieux.
Prenons le « Livre de la Genèse » de la Bible : Dieu défend à Adam et Ève de manger le fruit interdit de l’arbre au centre du Jardin d’Éden. La réaction de Dieu quand ils le feront est sévère.
3:16 Il dit à la femme: J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. 3:17 Il dit à l’homme: […] le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, 3:18 il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs. 3:19 C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris […].
Selon ce texte biblique, l’origine du travail aurait été en effet une punition à l’homme pour avoir osé défier Dieu en commettant le premier pécher. De la même façon, la femme ne connait les douleurs de l’enfantement, elles-mêmes appelées « travail » dans le domaine médical, qu’en punition. Ainsi, le travail représente la conséquence de la chute de l’homme du Paradis originel.
Cette vision mythique qui associe le travail à la douleur se retrouve dans « l’Eldorado », ou bien «