Le travail
A/ Généralités :
Travailler n'est pas seulement produire des objets ou des services. Bien loin de sa définition d'origine latine « Tripalium » où le travail était lié à un instrument qui permettait de contraindre le cheval pour le ferrer puis à un instrument de torture à trois pieux utilisé pour punir les esclaves rebelles, le travail a évolué au cours des siècles. Au XIIème siècle, il représente un tourment ou une activité pénible. Au XVIème siècle, le travail représente une activité productive. Avec la sédentarisation, l'usage du troc apparaît dans les endroits où se développe l'urbanisation. Apparaît ensuite l'argent qui favorise la diversification des activités humaines et permet l'accumulation des biens. L'argent offre d'échapper à la violence du troc et à la loi du plus fort. La croissance de l'activité est passée par les conquêtes territoriales, l'esclavage et a mené les sociétés occidentales à une course sans fin vers la productivité. C'est avec la révolution industrielle et le développement du capitalisme que l'homme va travailler de plus en plus. Produire des richesses devient une finalité en soi. Grâce à la lumière et à la maîtrise du temps, on peut travailler en dehors des heures naturelles. Fordisme, Taylorisme, Toyotisme, la productivité explose ainsi que la consommation. Le travail, jadis associé à un besoin devient alors un emploi, c'est-à-dire, la soumission d'un individu à un autre en échange d'argent.
Wybrands désigne le travail par « la production des biens matériels nécessaires à la reproduction de nos forces biologiques (subsister dans la nature) et la production des biens utiles à notre insertion dans un monde (habiter un monde) ».1
« Le travail implique fondamentalement la mobilisation de l'intelligence, de l'endurance, de l'inventivité, du sens technique, des habiletés tacites, de l'ingéniosité ».2 L'intelligence au travail requiert l'engagement de la subjectivité. Travailler, c'est imaginer,