Le vieillard et les trois jeunes hommes
876 mots
4 pages
Introduction : Cette fable est une méditation du fabuliste vieillissant sur la vieilesse et sur la mort. L'idée générale est que l'homme n'est pas maître de sa destinée. Dans la mesure où il n'a pas d'autre but que lui-même, il est esclave du sort qui peut l'anéantir à tout moment. Mais, dès l'instant où il pense aux autres, où il s'intègre au mouvement universel des générations, il est conscient de la fraternité humaine et n'a plus à redouter la mort. La fable se présente sous la forme d'un récit : à l'impertinence des jeunes gens (vers 1 à 12) répond le discours du vieillard (vers 13 à 27) puis c'est l'épilogue (vers 28 à 36) qui vient donner raison au vieillard. Enjeu : Deux remarques égoïstes des jouvenceaux s'opposent à l'attitude sage et attristée du vieillard. I - L'impertinence : une préoccupation égoïste et réaliste qui se prend peur pour la sagesse On note le rythme rapide et cadencé de l'ardeur juvénile. Vers 1 : C'est un octosyllabe d'une densité étonnante qui expose la situation. Il y a un contraste entre la grande vieillesse et le fait de planter qui implique un acte de fois dans l'avenir, une volonté de surprendre entre le passé et le futur, car l'octogénéraire est à un âge que l'on atteind rarement au XVIIème siècle. Vers 2 : Tout aussitôt, on entend des bribes de phrases échangées pas des passants. Importance des infinitifs mettant en valeur l'action dépouillée de tous ses aspects accessoires ("bâtir" implique un pari sur l'avenir : on construit rapidement puis on l'habite. "Planter", à son âge, le vieillard ne peut espérer en voir les fruits). Vers 3 : On entend des paroles avant de voir les jouvenceaux (ce terme suggère la légéreté et l'inexpérience). Le terme "enfants du voisinage" exprime leur familiarité et justifie le dénouement. Vers 4 : Le style indirect libre atténue un peu l'insolence de leur propos mais ils s'expriment sans nuance. Vers 5 à 10 : La Fontaine passe au style direct : les jeunes gens s'adressent