Le zpde
Je le regarde aujourd'hui et je suis hésitant. Je suis sensible aux livres et à l'univers de Marguerite Duras, en revanche j'ai du mal avec ses films ou les films inspirés de ses romans. A l'exception de "l'Amant", mais il faut dire que Jean Jacques Annaud a su donner à cette œuvre une réelle dimension cinématographique.
Comme dans Nathalie Granger, le film est en noir et blanc, le temps s'écoule, et l'histoire est réduite à une extrême simplicité, un rencontre entre un homme et une femme. Mais au delà de la rencontre c'est du temps même et de l'amour qu'il est question.
· De quoi s'agit-il ?
Anne Desbaredes, femme d'un industriel de Blaye, petite ville du Bordelais, s'ennuie. Seul son jeune fils l'occupe. Un jour, pendant que l'enfant étudie une sonatine de Diabelli au piano avec son professeur, un cri épouvantable retentit à l'extérieur, comme un cri d'animal. Une jeune femme vient d'être assassinée, dans le café qui jouxte l'appartement du professeur de piano. Anne descend pour voir la scène. La femme est morte étendue sur le sol et son compagnon qui l'étreint, morte, dans ses bras, est emmené par les gendarmes. A cette occasion Anne fait la connaissance d'un ancien employé de son mari, Chauvin, qui exerce une séduction irrésistible sur elle.
Ils se revoient. Ce qui rapproche Anne et Chauvin, c'est le crime qui s'est produit dans le bistrot. Ils imaginent ensemble les circonstances de ce drame passionnel, se rapprochant de plus en plus l'un de l'autre. Une sorte d'amour absolu, cher à Duras, qui ne dure pas et qui débouche sur la mort. A leur tour Anne et Chauvin vivent une histoire d'amour, impossible. La grande originalité du livre et du film est que peu à peu se réalise une osmose entre l'histoire imaginée des deux amants et l'histoire même d'Anne et Chauvin.