Le voile noir d'Annyny

3454 mots 14 pages
Le voile noir d'Anny DUPEREY
1. La commode sarcophage : elle évoque ce meuble à tiroirs qui trône dans son salon et dans lequel sa soeur lui a déposé au fil de ses déménagements les négatifs et plaques de verre des photos de son père. Elle a longuement trouvé des tas de prétextes pour ne pas les faire développer. 2. Le Robec : nom du cours d'eau du quartier populaire de Rouen – Quartier de teinturiers assez sale. La famille s'y est entassée jusqu'aux 8 ans d'Anny. Grands-
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Les maillots qui grattent : une vague réminiscence à l'observation de cette photo.
Tout était fait main, avec patience et amour. C'est peut-être en souvenir de ces manques qu'elle a continué à passer des heures à faire ses vêtements une fois adulte.
Ce qui l'émeut est la position des bras et mains de son père et d'elle-même : cela dit beaucoup de l'amour qui régnait.
22. Attends, je finis mon rang... : des pages savoureuses mais cruelles sur le pouvoir anesthésiant du tricot ! Tricoter pour ceux que l'on aime est, aux yeux d'Anny, une compensation à un sentiment d'impuissance et d'inutilité. On s'abstrait du monde, elle parle même des shootés au jacquart !! Or, sa mère tricotait tout le temps et avait même fini par lire en même temps : un livre par jour. "Anesthésie maximale..."
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Faut-il vraiment retourner si loin, dans cette maison de mort et me re-crier ? Non. Je ne veux pas. Inutile."
29. Image d'une fête morte : la photo est très certainement celle du mariage des parents effectué sans flonflons car il fallait vite régulariser. Elle est née en juin d'un mariage qui a eu lieu en janvier... Anny évoque ce qu'a dû être pour ce jeune couple le poids de leurs familles et des obligations. "Et puis passons sur le poids de la famille, la grande bouffe d'après-guerre et les circonstances de cette réunion pour arriver à ce qui m'a tout de suite attirée, fascinée dans cette image : ELLE." Elle a zoomé sur le visage de sa mère qui lui semblait tellement absente au monde. Une évidence en la comparant à son "portrait intemporel" : elle a les mêmes yeux, le même regard

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