Acte IV, scènes 7 et 8 : L’Invité de pierre

Rappel de l'intrigue : Invitation du Commandeur lancée à l’acte III sc5. 4ème importun de la soirée (1 M. Dimanche/2.Dom Louis/ 3. Done Elvire/ 4 La Statue)

Pour replacer dans le contexte : Diversité ou Cohérence ?
Au niveau de l’Acte : Noter dans cet ordre d’apparition la gradation du léger au surnaturel, du comique de mœurs au drame sérieux, et la déclinaison de 4 thématiques existentielles : Argent/ Honneur/ Amour/ Religion, unifiées par le cadre général du souper de Dom Juan, toujours reporté jusqu’à la clôture de l’acte. La symbolique du Souper n’est pas indifférente : il impose l’isotopie des sens et de la consommation ; il s’agit non seulement de manger et boire comme les accessoires sur scène le rappellent, mais à un niveau figuré, de dépenser (argent), de profiter du capital de l’honneur aristocratique, de se rassasier de plaisirs charnels. Or chacun vient représenter à D.J une Dette (matérielle ou morale), y compris le dernier convive. Ainsi malgré l’extrême variété des sujets et climats, cet acte conserve une profonde unité dramaturgique.
Au niveau des registres de la scène : La question du mélange baroque, burlesque et surnaturel
Le premier volet de la scène 7(… « voyant revenir Sganarelle effrayé ») déroule les bouffonneries et sans solution de continuité débouche sur la « frayeur » (fausse sortie de Sganarelle qui revient tout aussitôt qu’il a tourné les talons ) Pas de fin de scène mais un enchaînement : le ton général de farce est donc maintenu au moment où la Statue « parlante et mouvante » se manifeste encore hors-plateau. Ainsi, pas de rupture de ton avant l’entrée en scène du Ciel incarné, mais la persistance des ingrédients de la farce filés jusqu’à la fin de la sc. 8 par les pantomimes du serviteur. Dans ce choix, on peut mesurer la profonde impiété du ton général, puisque le Surnaturel se voit forcé de côtoyer le burlesque…même si le Ciel a le dernier mot.

1 - Ingrédients comiques