Lecture analytique – apollinaire, début du poème « zone » (vers 1 à 24)
PREMIER AXE : UN COLLAGE D’IMAGES
La volonté d’Apollinaire est de fragmenter le réel c’est-à-dire de procéder par petites touches, comme l’indique l’ouverture du poème qui isole trois monostiches. Les trois premiers vers, en effet, insèrent une vision enthousiaste du monde moderne, symbolisée par la Tour Eiffel et les ponts de Paris, au centre de deux vers qui sont des constats faits en son nom par le lecteur : « tu es las », « tu en as assez ». Ce choc entre le rejet et l’enthousiasme étonne parce qu’il ouvre directement le poème (on sent un besoin de remise en cause) et aussi parce qu’il débute par une expression paradoxale « A la fin » qui aurait davantage sa place dans la conclusion d’un texte. Pour dérouter le lecteur, Apollinaire va donc partir de ces trois vers qui mélangent un passé critiqué et un présent qui se construit.
Le réel donc est une superposition d’images et de couleurs (voir le cubisme en Peinture). Dans le développement de son inspiration, nous remarquons tout d’abord l’absence de ponctuation qui fragilise la logique. Apollinaire est le premier poète à supprimer la ponctuation. Puis on perçoit une gradation ascendante entre trois états résumés par trois expressions verbales :
Au vers 13, on remarque la formule « il y a », qui débute une énumération neutre, comme s’il s’agissait de faire un inventaire) : Apollinaire se saisit de toutes les images qui existent autour de lui.
Puis le lyrisme apparaît au vers 15 : « j’ai vu ». Apollinaire montre aux lecteurs que le monde