Lecture Analytique de Candide : On désigne par l’adjectif « Candide », une personne qui manifeste une grande ingénuité allant même jusqu’à la crédulité. Ainsi Voltaire (1694-1778), écrivain et philosophe français ayant marqué le XVIIIème siècle, donne pour titre à son conte philosophique, ainsi que prénom de son protagoniste : « Candide ». L’extrait que nous allons étudier est tiré du chapitre III. Dans ce passage, l’auteur critique fortement la guerre qui a opposé l’Autrice et la France à la Prusse et l’Angleterre. Candide est donc enrôlé dans l’armée bulgare et découvre donc les abominations de la guerre. Il vit sous la philosophie positive de Panglosse, dont la sagesse va être de plus en plus mise en doute. Ceci nous amène à la problématique suivante :
Comment Voltaire dénonce-t-il la guerre dans cet extrait ?
Nous allons d’abord montrer l’aspect très particulier de la description de l’armée et, par la suite, nous allons montrer le regard cru et authentique que porte l’auteur sur la guerre.

I. Description de l’armée
A) Une description méliorative, voir esthétique, de l’ordre
*Il associe l’armée à la beauté
→ « Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonnée que les armées. »
L’association du pronom indéfini « rien » et la réitération de l’adverbe « si » qui signifie « tellement » amplifie cette aspect esthétique, très beau de l’armée.
*Omniprésence de la musique
→ « les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons… »
Cette énumération illustre l’aspect esthétique de l’armée qui est associée à un art, la musique. En effet, l’énumération commence par un instrument de musique de guerre : la trompette, et se termine par un instrument de guerre : le canon. On peut donc en déduire le lien évident entre l’art musical, la sonorité et la bataille : la guerre est montrée comme une sorte de symphonie.
B) Banalisation des effets de la guerre
*Atténuation de la mort, sous forme d’euphémisme
→ « Les canons renversèrent… »
Au lieu