Lecture analytique diderot
Jacques le fataliste thomas.lavielle@yahoo.fr alexandre92i PRESENTATION
Jacques le fataliste fut écrit par Diderot entre 1765 et 1784 (mort de Diderot). Presque vingt ans, donc, pour rédiger ce récit dont la première mouture en 1765 s)’inspire du Tristram Shandy (1760), de Sterne, écrivain anglais. Puis le philosophe ne cesse de l’enrichir d’emprunts, d’anecdotes, de digressions pour aboutir à une œuvre complexe qui prend la forme d’un voyage philosophique où conversent Jacques et son maître. Leur dialogue est coupé par des récits, notamment l’histoire des amours de Jacques, mais surtout par des interpellations de l’auteur avec le lecteur sur les conventions du genre romanesque.
LECTURE à voix haute
Introduction de la lecture analytique : Le passage à commenter constitue l’incipit du roman. D’une forme surprenante, il insiste sur la remise en cause des codes du roman, instaurant un pacte déconcertant avec le lecteur en lui donnant un aperçu de la création littéraire.
Problématique « comment le texte joue-t-il avec les codes et les conventions de l’écriture romanesque tout en annonçant l’ensemble du roman? »
(Logique du plan : montrer les effets de rupture, le brouillage des genres ; puis expliquer que la page est emblématique du reste de l’œuvre en en commentant les enjeux)
1) Un incipit déroutant
a) La négation de la fonction informative de l’incipit
Au début, une série de questions que l’auteur laisse sans réponse qui refusent les codes du récit (qui ? quoi ? Où ? quand ?)
Les personnages « comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde » : aucune information, pas d’identité non plus. On ne sait quasiment rien des deux personnages en présence « le maître » et Jacques ». Mais Jacques donne son nom au livre (cf : Jacques = prénom usuel des paysans, »les jacqueries » - révoltes paysannes)
Le maître : défini par sa position hiérarchique ; tutoie Jacques qui le vouvoie ; le bastonne
Le lieu : « d’où venaient-ils ? Du lieu le plus