Lecture analytique electre giraudoux
Electre – Giraudoux
Acte II Scène 10
La vengeance d'Electre s'est accomplie ; Oreste a tué l'assassin de son père. La ville a été assaillie par les Corinthiens et le palais brûle. C'est dans ce contexte que se lève le jour sur Argos. On passe du cataclysme à l'aurore ; nous montrerons où c'est le moment où s'exprime la conscience d'Electre et nous verrons enfin ce que l'on peut appeler la polyphonie tragique.
Du cataclysme à l'aurore
a) L'anéantissement collectif
L'incendie : « le palais brûle », « l'incendie », « la ville brûle ». C'est le saccage et le massacre. « Ceux qui s'égorgent », « massacre », « tout est saccagé » Puis c'est la mort qui plane sur la ville : « la ville meurt » « les innocents s'entre-tuent », « les coupables agonisent » La ville est anéantie, anéantissement collectif avec 3 éléments : le feu, le massacre et la mort.
b) La dépossession dont est victime Electre
« Tu n'es plus rien, tu n'as plus rien » rythme binaire, négation définitive « ne plus n'a plus »
Cette dépossession est exprimée par la femme Narsès « on a tout perdu » Ce « on » renvoie à Electre. Cette dépossession est aussi traduite par la progression négative d'Electre qui passe de 4 termes à 2 termes : « j'ai ma conscience […] j'ai tout » à « j'ai la justice, j'ai tout. »
c) Dans ce contexte éminemment sombre et pessimiste va naître une lueur autre que l'incendie. On le voit à travers la femme Narsès « le jour se lève » et la déclaration finale du mendiant « cela à un très beau nom, cela s'appelle l'aurore » Electre dès le début parle de renaissance, qui est confirmée par le mot « aurore » à la fin.
Electre a) L'omniprésence du « moi », de nombreuses occurrences du « je », à peu près 10. Le présentatif « me voilà satisfaite », des déterminants possessifs « j'ai ma conscience » . Electre a l'air d'affirmer une vérité indiscutable, les répliques sont systématiquement brèves, la syntaxe est simple. Un jeu de certitudes « j'ai la