Lecture Analytique En Attendant Godot
Soliloque de Lucky.
Le soliloque de Lucky s’apparente-t-il à un délire verbal ou à une pensée structurée ?
1. Lucidité et savoir.
Derrière le délire verbal apparant se cache un véritable savoir et une maîtrise de la pensée, avec 3 grandes étapes :
Un « Dieu » avec un article indéfini contraste avec la majuscule peut-être que Lucky veut parler de Dieu ou des dieux et évoque l’indifférence de celui-ci face aux Hommes → rythme ternaire « Apathie, Athambie, Aphasie. » assonance comme si un mot en appelait un autre. Et le préfixe antit « a ». Sa qui provoque la crainte de Pozzo.
La condition de l’homme → son rapetissement : résultat de recherches scientifiques. Scientifique ? → Martyr du savoir, grande souffrance dans le texte. Aperçu de ce qu’il a découvert → ouvre une fenêtre sur l’apocalypse.
Lucky est lucide : il a pris conscience de la misère humaine → il effraie donc les personnages qui l’écoutent.
2. Difficulté d’appréhender le langage.
Utiliser des mots n’est pas un acte simple. Ici le sens disparaît, les mots résonnent dans le vide. Travail sur les sonorités : un mot en appelle un autre. On retrouve d’autres effets sonores « aphasie/athambie » Retenir ce texte est une prouesse pour un acteur. Le texte peut faire rire, il est désordonné, il y a de multiples traces d’absurdités. Absence de ponctuation, répétition de mots, de syllabes → le discours s’entaye.
Traces de bégayements « acacacadémie » allusions scatologiques, des inventions « assavoir », « tennis sur glace » : les connecteurs n’ont plus de sens.
3. Manifestation de la folie.
Le personnage semble enfermé sur lui-même → ne prend pas en compte son auditoire. Esprit mécanique en disfonctionnement. Lucky a le portrait type d’un schizophrène, replié sur lui-même, perd contact avec la réalité. Le personnage apparaît comme l’ombre d’un homme. Lucky est une sorte d’automate. Personnage en rupture avec le monde mais il manifeste une effervescence