Lecture analytique rhinocéros ionesco
La métamorphose de Jean en rhinocéros est surtout signalée par les didascalies.
Cette scène présente un double espace : celui de la chambre de Jean, visible par les spectateurs, et la salle de bain, située hors-scène et qui est le lieu de la transformation proprement dite. Les allers et venues de Jean de la chambre à la salle de bain permettent de réaliser techniquement le processus physique de la métamorphose, et elles permettent également de rendre perceptible au spectateur les différentes étapes du processus de la transformation.
Les éléments sonores concernent d’abord le langage de Jean. On peut remarquer une déconstruction progressive de son discours, marquée par une dislocation de la syntaxe (répliques brèves, emploi de l’infinitif, absence d’articles devant le nom). On a également une parole qui est plus proche du cri que du discours construit. La parole de Jean devient également incompréhensible, et on y entend surtout le souffle du fauve (soufflant bruyamment, paroles furieuses et incompréhensibles). On assiste donc progressivement à une perte du langage humain chez Jean, langage humain qui est remplacé peu à peu par les barrissements. Les commentaires de Bérenger soulignent cette évolution. Par ailleurs, la violence finale avec l’affrontement invisible des personnages dans la salle de bain perce grâce au bruit que peuvent entendre les spectateurs. Nous avons toutefois quelques éléments visuels. Les indications scéniques révèlent la volonté d’Ionesco de donner une dimension réaliste à la métamorphose de Jean. Celui-ci devient vert, et il a une bosse qui grossit sur son front. D’autres signes visuels de cette transformation, c’est que Jean se débarrasse de ses vêtements, marque de la civilisation humaine par