Lecture analytique : scene 3, acte v, figaro
Présentation de Beaumarchais et de l’œuvre : voir Acte I Scène 10. Figaro, qui vient de gagner son procès lui permettant ainsi d’épouser Suzanne, est confronté à une dernière épreuve. Il décide d’espionner Suzanne, persuadé qu’elle a déjà donné un rendez-vous au Comte et essayé de le tromper. Il décide alors, dans le plus long monologue du répertoire classique, de laisser éclater toute son amertume. Comment Beaumarchais parvient-il à faire de Figaro un porte parole contre la société de l’Ancien Régime ? Tout d’abord, nous étudierons dans une première partie le monologue et les procédés dramaturgiques, et dans une seconde partie la satire de la société à l’aide de l’autobiographie de Figaro.
I. Le monologue : ( Etymologiquement, le mot « monologue » vient du grec : mono (un seul) et logos (le discours). Ce dernier désigne généralement une conversation qu’une personne tient avec elle-même. On le retrouve dans le théâtre ; lorsqu’un personnage, seul sur scène, s’adresse au public afin de nous attendrir, de nous émouvoir (dans la tragédie) ou de nous faire rire (dans la comédie). Ici, Figaro se livre avec naturel aux spectateurs, en nous faisant part de toutes ses émotions. Ce monologue peut être défini comme un grand quiproquo, puisque, Figaro s’adresse au public alors que ce dernier connait la vérité, à l’opposé du personnage. Il pense avoir été abusé, trompé, mais il se trompe : Suzanne et la Comtesse se sont alliées afin que l’amour du Comte envers sa femme resurgisse. ( De plus, plusieurs procédés dramaturgiques rendent ce monologue tragique. Premièrement, les didascalies nous renseignent sur « le ton le plus sombre » dont fait preuve Figaro. Au début de la scène, le public le voit vif, énervé mais cela le fatigue, il décide alors de « s’assoir sur un banc », par manque d’énergie. Il utilise aussi l’interjection « O femme !