lecture analytique d'un épigramme d'Isaac de Benserade
Si je la trouve inexorable ;
Je mourrais de trop de plaisir
Si je la trouve favorable.
Ainsi, je ne saurais guérir
De la douleur qui me possède ;
Je suis assuré de périr
Par le mal ou par le remède. Isaac de Benserade
Cette épigramme a été écrite par Isaac de Benserade, un des principaux représentants de la préciosité et un proche de la marquise de Rambouillet. Une épigramme est un bref poème que doit terminer une pointe, d'ordinaire satirique. Il est de plus, comme son poète, représentatif du mouvement précieux. En quoi l’épigramme d’Isaac de Benserade est-il représentatif de la préciosité ? Ce poème respecte le mouvement précieux par sa forme et son sujet ainsi que par son fond (le vocabulaire et la grammaire employés).
Pour commencer, ce poème est représentatif du mouvement précieux par sa forme. En effet, le thème correspond au thème privilégié de ce mouvement, c’est-à-dire, l’amour. De plus, y sont associes les champs lexicaux de l’amour et de la mort (« désir », « plaisir » et « mourrais », « douleur », « mal », « périr »), la mort y est ainsi représentée comme une issue inévitable de l’amour, ce qui correspond particulièrement à l’amour romanesque. Ce texte est donc un poème galant, qui est un des trois sous-genres pratiques dans les salons précieux.
De plus, ce poème est une épigramme, une forme de poème couramment utilisée par les précieux pour louer les femmes.
Ainsi, ce poème correspond à la préciosité notamment par sa forme. Mais, il lui correspond aussi par son fond.
De même, l’épigramme d’Isaac de Benserade est conforme au mouvement précieux par son fond. Cela, tout d’abord, par son vocabulaire. En effet, on constate la présence de termes superlatifs et hyperboliques comme « inexorable» et des expressions comme « de trop de désir », « de trop de plaisir » ou « je ne saurais guérir » et « je suis assure de périr » caractéristiques de la préciosité.
Ensuite, on