Lecture analytique l'huître de ponge
Francis Ponge (1899-1988) - Le parti pris des choses (1942)
En 1940, entre dans la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale, et sera décoré. En 1981, il reçoit le Prix national de poésie.
Bibliographie :
• Le Parti pris des choses (1942)
• Proêmes (1948)
• La Rage de l'expression (1952)
• Le Grand Recueil (I. 'Méthodes', 1961 ; II. 'Lyres', 1961 ; III 'Pièces', 1962)
• Pour un Malherbe (1965)
• Le Savon (1967).
• Entretiens avec Philippe Sollers (1970).
• La Fabrique du Pré (1971).
• Comment une figue de parole et pourquoi (1977)
• Pages d'atelier, 1917-1982
Introduction : Le Parti pris des choses est un recueil de poèmes en prose qui paraît en 1942. Titre contradictoire car les choses, objets sans conscience, ne peuvent prendre parti. Dans ce recueil, le poète décrit des objets banals, quotidiens. Il refuse le lyrisme, et l'utilisation d'un langage artificiel. La poésie doit venir de l'objet décrit.
Lecture du texte :
L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir : il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles : c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos.
A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords.
Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner.
Commentaire littéraire :
I. Une écriture apparemment descriptive
Cette impression est accentuée