Lecture du conte
Le petit chaperon rouge
Le sens évident : Le sens se confond avec la morale de l’histoire ; c’est le sens superficiel. La petite fille qui court un grand risque de sortir du droit chemin, tombant sous les dents d’un méchant loup. Le texte apparait comme un message codé pour les besoins de la bienséance, mais nul ne peut se tromper : le loup n’est qu’un male jouisseur.
Donc, la morale oriente le sens du texte dans la mesure où elle vient comme conclusion. Seulement notre curiosité et nos capacités de lecture nous poussent à voir plus loin de ce qui est évident dans le conte.
Le mécanisme textuel : Tout d’abord, le texte est conduit sur le modèle du conte : indétermination du temps, du cadre spatial (« il était une fois », « un village », « une forêt »…). La fable évoque manifestement l’enfance. Tout le jeu de l’E est conçu intelligemment de telle sorte qu’il y a une distribution des termes du lexique appropriés à l’enfance (« petit chaperon rouge », « bobinette », « petite fille », …) et de ceux appropriés au loup, c’est-à-dire, à l’adulte (« forêt », « grands dents », « grosse voix », …). L’autre joue énormément de l’ironie et surtout de l’humour, par ailleurs, certains éléments nus éclairent sur le manque de suite des idées du chaperon rouge puisque la petite fille, non seulement folâtre dans les bois au hasard de ses découvertes, à s’émerveiller sans cesse, mais oublie également le concours de vitesse proposé par le loup. Dans le texte, le monde de l’enfance par les diminutifs et par le jeu, l’absence de logique, de l’adulte par les adjectifs, par l’efficacité dans la démarche et la ruse, l’auteur produit à l’intérieur du texte à partir de la base enfantine une mise en perspective propre à l’adulte seulement puisque c’est pour lui se confond son passé. D’une manière générale, la vision, la compréhension de l’enfance demeure subordonnée au regard qu’un adulte peut porter sur elle, l’enfance dans le texte est omniprésente pour