Lecture Et Oeuvre Integrale 2
1° Et pourtant, ils lisent …
A la découverte des nouveaux programmes, bon nombres d’entre nous ont été effrayés par l’obligation d’étudier des œuvres intégrales dites « classiques ».
Une des raisons de cette appréhension vient de l’idée que jamais nos élèves ne liront une œuvre imposée puisqu’ils ne lisent pas. Cette idée est largement répandue, sans qu’elle repose sur des faits vérifiés. Certaines études ont nuancé ce constat.
Je vais m’appuyer sur : celle de Christine DEPRETZ, sociologue, qui a participé à l’élaboration du livre Et pourtant ils lisent, en 1999 (réactualisé depuis). Son étude a été réalisée sur des enfants de 3ème qui ont été interrogés jusqu’en terminale celle de Jean François HERSENT, directeur du livre et de la lecture, ministère de la culture lors d’une intervention à Talence le 5/12/2005. Il s’appuie sur des études faites auprès d’adolescents européens
Le numéro 51 de l’automne 2006 de Lire au lycée professionnel et le numéro 40
Un 1er constat confirme notre impression première : les jeunes aujourd’hui lisent moins qu’il y a 20 ou 30 ans.
2ème constat, les filles lisent plus que les garçons
3ème constat, les pratiques de lecture décroissent entre le collège et le lycée, y compris chez les franges les plus lectrices (notamment les filles)
Enfin, il existe une baisse réelle de l’importance pour les élèves de passer pour des lecteurs
Il faut cependant nuancer ces différents points et donner quelques explications :
Si les jeunes lisent moins qu’il y a 20 ou 30 ans, les 15/19 ans sont au moins deux fois plus nombreux à être inscrits en bibliothèque et ils sont proportionnellement moins nombreux que l’ensemble de la population à ne lire aucun livre.
Si les garçons lisent moins, ils lisent avec plaisir des magazines, des livres scientifiques, des BD et de la littérature fantastique
D’autre part, les ados ne sont pas brouillés avec la lecture, mais ils différencient la lecture considérée comme légitime, savante (donc