Les algues vertes: des origines anthropiques
1) Les conséquences de l’agriculture productiviste dans le cadre du « modèle breton »
Entre 1850 et 1900, il y a eu un essor considérable des surfaces cultivées en Bretagne à cause de la pression démographique. Entre 1900 et 1950, les progrès sont plus lents. La main d’œuvre familiale et la petitesse des outils en font un système agricole fondé d’abord sur l’autoconsommation paysanne.
A partir des années 1950-60, de nombreux progrès techniques apparaissent : motorisation, utilisation des engrais, meilleure sélection des espèces végétales ou animales. Cette modernisation est aussi due aux paysans eux-mêmes. Le rôle de la JAC (Jeunesse Agricole Chrétienne) est décisif pour populariser les nouvelles techniques et transformer le système agricole. Les lois Pisani d’orientation agricole de 1960-62 accélèrent l’amélioration des structures d’exploitation et favorisent ainsi la croissance des rendements. Elles entraînent donc une hausse des revenus et un meilleur niveau de vie. Si les agriculteurs sont moins nombreux, cela ne pose pas de problème car les emplois se trouvent désormais dans l’industrie. Les succès de la mutation agricole illustrent la réussite de la PAC (Politique Agricole Commune). Le modèle intensif a atteint ses objectifs : les productions ont augmenté, la sécurité des approvisionnements est assurée ainsi que la stabilité des prix. Cependant, la multiplication des élevages hors-sol de volailles et de porcs provoque des conséquences en chaîne sur la qualité des eaux, la biodiversité et les paysages. Par exemple, dans la filière porcine en Bretagne on passe en 1966 de 88 000 producteurs avec un élevage moyen de 7,8 porcs, à 7 500 producteurs en 2000 avec un élevage moyen de 2 000 porcs par an. L’agriculture, pour produire toujours plus et à bas coût, cause des dommages sur la qualité des aliments, sur les sols et sur les eaux.
En 1970, on passe d’une agriculture intensive maîtrisée, à un système productiviste dont le but