Les aspects biographiques de l'étranger de camus
1. Le goût de la vie
« Si je n’ai pas dit tout le goût que je trouve à la vie, toute l’envie que j’ai de mordre à pleine chair, si je n’ai pas dit que la mort même et la douleur ne faisaient qu’exaspérer en moi cette ambition de vivre, alors je n’ai rien dit », lettre à Jean de Maisonseul, 1937. Cf le titre « Un homme heureux », les joies de la vie évoquées (femmes, baignade, soleil, même la fin du texte, la recherche désespérée du bonheur dans la prison, etc.
2. La figure de la mère
Sans doute partiellement biographique. Intérêt particulier dans les notes de Camus sur l’écriture de textes évoquant les rapports fils/mère. Fusionne plusieurs textes antérieurs tirés des carnets. Voir comment l’attachement à la mère est très fort dans l’œuvre : « Si près de la mort, maman devait s’y sentir bien et prête à tout revivre. Personne, personne n’avait le droit de pleurer sur elle ». Condamne tout jugement sur sa mère et sur son attitude par rapport à elle. P.120. Respect certain de la mère, voir également le nom « maman », qui finalement marque, à l’opposé de l’apparente froideur, un véritable attachement filial.
3. La mort
Dès 1937, maladie pulmonaire d’Albert Camus qui menace d’être fatale. Roman qui traite justement du paradoxe entre angoisse de mort et désir effréné de vivre (qui se nourrit de cette dernière). On retrouve dans les Carnets de cette époque ces mêmes réflexions. Finalement, la fin de l’œuvre laisse apparaître une forme possible de bonheur, de conciliation de ces deux positions. C’est dans la contemplation lucide du monde et de lui-même que Meursault finit par trouver le bonheur : "je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j’ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais