Les autres modes de rupture du contrat de travail
Section 1 : Prise d’acte de la rupture du contrat de travail.
I. Définition et fondement juridique de la prise d’acte.
La prise d’acte de la rupture du contrat de travail se définit comme la situation dans laquelle l’une des parties au contrat considère que le comportement de l’autre partie rend impossible le maintient du contrat de travail. En droit du travail, ce mécanisme juridique permet au salarié de prendre l’initiative de la rupture tout en essayant d’en imputer la responsabilité à l’employeur. Il s’agit d’un mode de rupture autonome issue de la jurisprudence.
Situations assimilées à une prise d’acte : la démission d’un salarié peut être requalifiée en prise d’acte de la rupture du contrat dans deux hypothèses : ■ Le cas de la « démission motivée » : la cour de cassation assimile à une prise d’acte la démission motivée, c’est-à-dire la démission assortie de griefs à l’encontre de l’employeur (Ccass.Soc., 15/03/2006). ■ Le cas de la remise en cause par le salarié de sa démission : le salarié ne fait mention d'aucun grief dans sa lettre de démission (qui est donc en apparence dénuée de réserve), mais la remet par la suite en cause en se fondant sur des manquements de l'employeur : il faut alors que des circonstances antérieures ou contemporaines du moment de la démission rendent cette dernière équivoque (Ccass.Soc. 09/05/2007)
II. Les personnes pouvant réaliser une prise d’acte.
A. L’employeur.
Depuis un arrêt de la cour de cassation du 25 juin 2003, seul le salarié peut prendre acte de la rupture de son contrat de travail. La cour de cassation a précisé que l’employeur qui prend l’initiative de rompre le contrat de travail ou qui le considère rompu du fait du salarié doit mettre en œuvre la procédure de licenciement, faute de quoi la rupture s’analyse en un