Les aînés et l'alcool
Evain Quentin
L'alcool est en France un sujet complexe mais très intéressant à explorer. Entre tradition culinaire et viticole et la notion de drogue licite facilement disponible, il est difficile de trouver la limite entre plaisir et souffrance induite par ce produit. La personne âgée est confrontée à une période de sa vie qui peut être difficile à accepter. Comme le cite Bernadette Cuisinier: « Le travail du vieillir est une tâche lourde et complexe que le temps qui passe ne suffit pas à accomplir ». Devenir vieux correspondrait à un cheminement constant parsemé d’épreuves initiées par la vieillesse qu'il n'est pas aisé d'intégrer, surtout dans notre société actuelle de « survalorisation permanente de la jeunesse, de l'activité, de la performance1». Mon intérêt se porte sur : Qu'elle est la place qu'occupe l'alcool chez les sujets âgés ? Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’être confronté à des situations associant ces deux paramètres. Cette question de la consommation d'alcool, en général et plus précisément chez la personne âgée, est un thème peu abordé en France. Il est d’autant plus important à évoquer du fait de l’augmentation de cette population au fil des années : les plus de 60 ans représentaient 21% de la population en 2008 et 31% de la population en 2035. De plus, parmi les seniors (de 60 à 75 ans), 37% d'entre eux consommeraient quotidiennement de l'alcool2. Par rapport à ces faits, deux situations me viennent à l’esprit : La première se déroule lors de mon premier stage de première année, en service de soins infirmiers à domicile. Pendant la tournée des soins, l'infirmière et moi même allons tous les deux jours chez une dame âgée de 75 ans pour effectuer une aide à la toilette, du fait de la diminution de son autonomie consécutive à sa vieillesse. À plusieurs reprises, j'ai pu observer que cette personne avait une attitude très somnolente et certains jours une négligence dans ses soins corporels. Je me suis donc entretenu avec